Comment protéger et maintenir sa santé vaginale ? 

Un esprit sain dans un corps sain

Pourquoi cet article ? 

Cet article a pour objectif de partager avec vous une partie des connaissances de base qui m’ont permis de passer de 1 à 2 mycose/cystite par mois, à seulement 1 par année quand je n’ai pas suffisamment fait attention. Les traitements et les conseils qui m’étaient prescrits à l’époque étaient insuffisants pour m’aider. C’est grâce à la connaissance des mécanismes physiologiques à l’oeuvre dans mon corps que j’ai pu guérir et prévenir sur le long terme toute récidive.

Le microbiote vaginale, une composante essentielle de notre système immunitaire

Tout d’abord, commençons par certains faits…

D’après une étude réalisée en 2014, une femme se débarrasserait plus difficilement d’un HPV si sa flore vaginale n’est pas en bonne santé. Pour rappel, certaines formes de HPV peuvent causer le cancer du col de l’utérus.

 Autre résultat étonnant, selon une étude de 2012, les femmes avec un bon microbiote vaginal seraient moins facilement contaminées par le VIH que les autres. Alors ce n’est pas une raison pour ne pas se protéger, mais cela démontre déjà à quel point notre microbiote vaginal fait partie intégrante de notre système immunitaire.

Pourquoi prendre soin de sa santé vaginale ?

A l’origine, nombreuses gênes et infections qui se développent dans notre région génitale proviennent de bactéries ou de levures naturellement présentes dans notre flore vaginale et intestinale. C’est notamment le cas de la fameuse E. Coli qui provoque la majorité des cystites, et du candida albican pour les mycoses vaginales. Mais c’est également le cas des bonnes bactéries comme les lactobacilles, gardienne de l’équilibre vaginale.
La bactérie E. Coli et la levure Candida albican ne constituent pas en soi une menace si notre microbiote vaginal est en bonne santé, c’est-à-dire dans un état d’équilibre.

Peut-être que vous vous demandez comment des cystites à répétition sont liées à votre flore vaginale ?

Simplement parce que les fameuses E. Coli, que l’on retrouve dans votre vessie dans la majorité des cas de cystite, colonisent en général votre flore vaginale avant de remonter jusqu’à votre urètre (le petit trou pour faire pipi). Dans ces conditions, et même en l’absence de symptôme, la simple transmission de vos fluides vaginaux vers votre urètre peut vous faire démarrer une cystite.

Un état d’équilibre, c’est quoi ?

La flore vaginale présente dans votre vagin a besoin de se situer entre un pH de 3.5 et 4.5. Cela donne un milieu acide, qui protège des infections. Ce niveau de pH est particulièrement apprécié par les lactobacilles, contrairement aux autres germes. De plus, l’état d’équilibre dépend du nombre de ces bonnes bactéries, car c’est elles qui vont partir au front en cas d’envahisseur.
Donc si le vagin est trop acide ou trop basique, cela crée un terrain propice au développement d’infection. Il existe une exception pour le cas des femmes ménopausées, qui peuvent avoir un pH en dessus de 4.5

Le pH, c’est quoi ? 
Le pH est une échelle de mesure de l’acidité d’un milieu physique. Entre 1 à 7, on considère le terrain comme acide. Entre 7 et 14, comme un terrain alcalin. L’eau pure est neutre et se trouve à 7. Notre sang est légèrement plus haut que 7, tandis que notre peau varie entre 4 à 6.5 en fonction de son degré d’hydratation.
Certains micro-organismes se développent mieux sous certaines valeurs de pH, c’est l’une des raisons pour laquelle on s’y intéresse.

Comment garde-t-on cet état d’équilibre ? 

Normalement, il se maintient tout seul. Mais certains comportements ou traitement peuvent le dérégler. L’état d’équilibre de la flore vaginale peut être notamment pertubé par :

• Les règles ou la ménopause (car le pH diminue)
• La prise d’antifongique, d’antibiotique ou d’antiviral
• Des facteurs physiologiques difficilement contrôlables, tels qu’une insuffisance en oestrogène
• Le stress
• Un toilettage inadéquat
• Une mauvaise hygiène de vie
• Le tabac et le cannabis

Et comment peut-on aider notre flore à rester en équilibre ?

Pour protéger cet état d’équilibre, il est important de comprendre certains phénomènes physiologiques, et d’en déduire certains gestes.

1. Laisser tranquille son vagin auto-nettoyant

Tout d’abord, le vagin n’est pas sale, mais au contraire auto-nettoyant. Il produit un mucus qui permet d’éliminer les débris cellulaires et microbiens pour faire la place aux nouvelles cellules. Ce sont les fameuses pertes blanches. En cas d’infection, il peut y en avoir plus, parce qu’il y a plus a évacuer.
Quand tout va bien, elles sont claires, homogènes et sans odeur désagréable. Ce mucus a également une fonction d’hydratation, qui participe au confort quotidien.

Il est tout à fait contreproductif de laver l’intérieur de son sexe en cas de perte blanche, car cela pourrait perturber l’équilibre microbien et le pH, ce qui favoriserait l’apparition d’infections.

2. Réaliser une toilette intime adéquate

Afin de réaliser une toilette intime adéquate, il faut rester à l’extérieur (au niveau de la vulve), et nettoyer la peau et les poils pubiens jusqu’à la région anale. Idéalement une fois par jour, grand maximum 2 fois. Mais attention pas n’importe comment !

Dans leur livre Microbiote vaginale, la révolution rose, Dr Bohbot et R. Etienne prescrivent de d’abord passer sa main une fois avec un peu d’eau, du pubis jusqu’en haut de la raie des fesses. Puis de repasser par ce même chemin une fois délicatement avec un peu de savon sur la main. Puis de bien rincer.

Ils insistent énormément sur le fait de ne pas en faire plus pour ne pas abîmer le film hydrolipidique de la peau. Cette couche grasse est importante pour le confort vulvaire, mais également pour protéger des agressions chimique, physique et microbienne. Elle permet également aux lactobacilles, ces bactéries gardiennes de notre flore, d’arriver de notre rectum à l’intérieur de notre vagin en toute sécurité par le gras qu’il restera sur notre peau.
Pour la même raison, ils recommandent d’utiliser un gel nettoyant intime liquide (car moins asséchant que les solides), de façon à laisser un moyen de transport adéquat.
Après certaines femmes restent en état d’équilibre sans faire autant attention, et tant mieux pour elles. Mais nous ne sommes pas toutes aussi résistantes à leur genre de pratique.

3. Eviter la constipation

Si vous n’allez pas à selle régulièrement, vous serez plus sujettes aux cystites, car la stagnation des selles offre la possibilité aux bactéries de se développer de manière exponentielle. Et comme il y aura plus d’E. Coli dans votre rectum, vous aurez plus de risques qu’ils y en aient plus qui remontent vers votre vagin et votre urètre.

4. Se protéger lors de rapport

Vous pouvez également mettre en place des mesures de prévention pour prévenir vos fragilités lors de rapport sexuel.

Utiliser un lubrifiant : Si vous avez une tendance à la microdéchirure au niveau de la fourchette vulvaire par exemple, vous pouvez utiliser une huile d’abricot comme lubrifiant naturelle. Vous pouvez également utiliser des lubrifiants en vente libre.
Eviter de vous blesser permettra de garder le maximum de ressources protectrices en cas d’invasion, car elles ne seront pas occupées à protéger les mini plaies nouvellement présentes. 
Porter un préservatif : au-delà du fait qu’il permet d’éviter la transmission d’une majorité de IST, il permet également de vous protéger d’un déséquilibre causé par le sperme, qui est plus basique que le vagin. (Vous vous souvenez, l’état d’équilibre est sencé se maintenir entre un pH 3.5 et 4.5).
N’oubliez pas qu’en cas d’utilisation d’un préservatif, il vous faudrait absolument utiliser un gel lubrifiant à base d’eau. Car le gel déjà présent sur la capote sert à l’aider à se dérouler, pas à compenser la « glissade » plus difficile, qui risquerait de vous faire des micro fissures avec les problèmes qui vont avec (voir « utiliser un lubrifiant). 

De plus, chaque homme possède également son propre microbiote, et si vous multipliez les partenaires, vous avez plus de chance de développer un déséquilibre comme il y a plus grande diversité de “micro” visiteur.

Aller uriner après le rapport est également un moyen de protection mécanique pour éliminer un surplus de germe qui aurait pu remonter à urètre à cause des frottements.

Qui suis-je ?

Je m’appelle Corine Redondo et je suis, entre autre, psychologue spécialisée en santé gynécologique.

Je m’appuie sur des techniques psychocorporel et sur le lien corps-esprit pour vous aider à mieux vivre dans votre corps et avec celui-ci.